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Les implications d’un modèle d’entreprise durable pour Alpiq

29.01.2024, 10:00 | Blog

La durabilité est ancrée dans la raison d’être d’Alpiq. Avec sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et la gestion de celles-ci pour des tiers, l’entreprise est déjà bien placée dans ce domaine. Mais nous sommes conscients que des étapes supplémentaires sont nécessaires pour être durable. Dans cet entretien avec Karin Manser, Lead Sustainability chez Alpiq, nous évoquons les objectifs d’Alpiq en matière de durabilité. Nous parlons également des exigences à l’égard des entreprises découlant de la nouvelle directive de l’Union européenne sur la publication d’informations en matière de durabilité (Corporate Sustainability Reporting Directive, CSRD). 

Karin Manser

Lead Sustainability chez Alpiq

Alpiq souhaite devenir une entreprise durable. Qu’est-ce que cela signifie concrètement et où en sommes-nous actuellement ?

Pour Alpiq, le statut d’entreprise durable signifie ne pas mettre uniquement l’accent sur la maximisation des profits et la valeur actionnariale, mais aussi accorder une importance cruciale à l’impact de ses activités sur l’environnement et la société. Cet état d’esprit est déjà ancré dans la raison d’être de l’entreprise, « Together for a better climate and an improved security of supply ». Concrètement, cela signifie, par exemple, que les décisions stratégiques sont toujours prises selon les trois critères suivants : profit, sécurité d’approvisionnement et durabilité. La participation d’Alpiq à la réserve hydroélectrique, renouvelée pour l’hiver 2023/2024, dont l’objectif est de prévenir une pénurie d’électricité en Suisse, en est un bel exemple. Au lieu de maximiser ses profits, Alpiq a une nouvelle fois proposé des offres équitables, basées sur les prix et les risques - montrant ainsi que la contribution à la sécurité d'approvisionnement ne fait pas seulement partie de notre identité, mais se reflète également dans nos actions quotidiennes. Alpiq assume ainsi sa responsabilité en matière de sécurité de l'approvisionnement en électricité.

Comment Alpiq prévoit-elle d’ancrer ses objectifs de durabilité dans l’entreprise de manière contraignante à long terme ?

La « durabilité » est l'un de nos principes directeurs, qui découlent de notre raison d'être et nous discutons de la mise en œuvre de stratégies de décarbonation ciblées et d'investissements dans des projets et technologies innovants. En outre, nous voulons développer notre organisation interne en matière de durabilité et mieux mettre en réseau les nombreux experts que nous avons déjà dans notre entreprise. Notre objectif est que la durabilité ne soit pas seulement une idée stratégique, mais qu'elle soit intégrée dans tous nos processus de gestion et opérationnels.

Quel est le rôle du rapport de durabilité dans ce contexte ?

Même si le rapport de durabilité engendre une charge de travail importante, il rend l’ensemble des activités dans ce domaine transparentes, tant au sein de l’entreprise que vis-à-vis des acteurs externes tels que les investisseurs et les banques. À cet égard, Alpiq a à cœur de communiquer de manière exhaustive sur l’ensemble des événements, des mesures et des activités réalisées au cours d’un exercice. Elle s’engage aussi à indiquer tout potentiel de développement existant. Nous sommes convaincus qu’une analyse critique du travail accompli est la base d’un développement continu dans le domaine de la durabilité. De même, Alpiq estime crucial d’obtenir la confiance de toutes les parties prenantes et de se comparer avec d’autres entreprises au moyen d’une transparence totale.

Dans l’Union européenne, une directive concernant la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive, CSRD) est en vigueur depuis peu. Quelles sont les implications pour Alpiq ? 

Compte tenu de nos filiales dans les pays de l’Union européenne et de leur taille, Alpiq devra satisfaire pour la première fois à l’obligation d’information selon la CSRD pour l’année 2025, avec un premier rapport début 2026. Il est prévu que ce dernier soit publié à l’échelle du groupe. Il devra répondre à l’ensemble des obligations d’information des filiales dans l’UE. L’an dernier déjà, nous avons lancé un projet de développement de notre reporting selon la CSRD, en raison de son extrême complexité et de son étendue qui excédent considérablement celles des rapports actuels. Nous nous conformerons également aux dispositions de la « Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) », qui a pour but d’étudier l’impact du changement climatique sur les finances des entreprises, ainsi qu’à celles du règlement européen sur la taxonomie.

Pour établir un rapport conforme à la CSRD, il faut s’assurer que les fournisseurs ou les processus internes, par exemple, répondent également aux normes européennes d’information en matière de durabilité. Quel est le principal défi pour une entreprise comme Alpiq ?

L’extension de l’obligation de reporting à l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise est un défi de taille, pas seulement pour Alpiq. Nous sommes impliqués dans des chaînes d’approvisionnement mondiales, par exemple via les composants que nous utilisons dans nos installations de production d’énergie. Aujourd’hui, il est tout simplement impossible de prouver où et comment toutes les matières premières ont été extraites et comment les composants d’une turbine ont été produits. Appliquer les directives relatives aux obligations d’information dans toute la chaîne d’approvisionnement est d’une utilité indéniable. Plus le nombre d’entreprises concernées au sein d’une chaîne d’approvisionnement est élevé, plus il devient facile d’accéder aux éléments de preuve d’un fournisseur direct. La mise en place de directives internationales est donc d’une importance capitale pour le reporting en matière de durabilité.

 

Merci beaucoup Karin pour cet entretien et pour cet aperçu de l'évolution du reporting sur le développement durable.