Dans l’environnement extrêmement turbulent de l’exercice écoulé, Alpiq a réalisé un résultat opérationnel solide. L’EBITDA ajusté s’élève à 473 millions de CHF, en hausse de 51% par rapport à l’exercice précédent. Grâce à des mesures déterminées et ciblées, Alpiq est parvenue à réduire au minimum les risques de liquidité et à bien maîtriser les défis d’un marché de l’énergie volatil. Au cours des prochaines années, Alpiq entend investir, en collaboration avec des partenaires, plus de 1 milliard de CHF dans le développement des énergies renouvelables en Suisse.
Lausanne – L’année 2022 a été extrêmement difficile pour le secteur de l’énergie : guerre en Ukraine, grande dépendance à l’égard des livraisons de gaz russe qui ont d’abord été réduites puis interrompues, mise à l’arrêt prolongée de nombreuses centrales nucléaires françaises, longue période de sécheresse et faibles précipitations au cours d’un été caniculaire. En raison de la menace de pénurie d’électricité et de gaz, de nouveaux prix record ont été enregistrés sur les marchés de l’énergie durant les mois d’été. Les prix n’ont commencé à baisser qu’à partir de la fin du mois d’août. Ils se situent néanmoins toujours à un niveau nettement supérieur aux années précédentes.
Dans cet environnement extrêmement difficile, Alpiq a réussi à maîtriser seule les défis financiers auxquels elle a été confrontée tout en améliorant considérablement sa performance opérationnelle. Ainsi, pour l’exercice 2022, le résultat opérationnel ajusté (EBITDA avant effets exceptionnels) s’est inscrit à 473 millions de CHF, ce qui représente une hausse de 161 millions de CHF par rapport à l’exercice précédent. Grâce à une gestion prévoyante de son parc de production hautement flexible et efficient, Alpiq a apporté une contribution essentielle à la sécurité d’approvisionnement en Suisse et en Europe.
Antje Kanngiesser, CEO d’Alpiq
« En 2022, nous avons très bien travaillé dans tous les domaines, sous une forte pression, et avons pu soutenir nos clients et partenaires. Par l’exploitation fiable de nos centrales, nous avons contribué à la sécurité d’approvisionnement durant l’hiver. Nous avons " déplacé des montagnes " pour participer à la réserve hydroélectrique de la Confédération : nous avons racheté d’importantes quantités d’énergie sur les marchés, reporté des travaux de maintenance prévus de longue date et consenti à une baisse de 70 millions de CHF du résultat opérationnel. »
Après 14 années de travaux, la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance, dans le sud-ouest du canton du Valais, est entrée en service le 1er juillet 2022. Cette centrale contribue depuis lors à la stabilité du réseau et est en mesure de fournir à très court terme une puissance considérable de 900 MW afin de produire rapidement de l’énergie ou de soutirer de l’énergie excédentaire du réseau pour la stocker. La centrale a été officiellement inaugurée en septembre.
Toutes les installations contrôlées par Alpiq, tant en Suisse qu’à l’étranger, ont répondu aux attentes en termes de disponibilité technique et commerciale ou les ont même dépassées. Cette disponibilité est à la base des excellentes performances de l’asset trading. Durant l’année écoulée, Alpiq est parvenue à exploiter de manière optimale ses centrales et leur flexibilité sur le marché et a ainsi contribué à la sécurité d’approvisionnement et à la stabilité du système.
Le domaine opérationnel Switzerland a largement contribué à la disponibilité élevée des installations, et ce pendant une année particulièrement difficile, marquée par une baisse des apports consécutive aux faibles précipitations. Les apports exceptionnels liés à la fonte des glaciers en raison des chaleurs estivales et la gestion prévoyante des volumes d’eau nous ont malgré tout permis de maintenir un bon taux de remplissage dans la plupart des lacs d’accumulation valaisans pendant l’automne. La production élevée des centrales nucléaires de Gösgen et de Leibstadt, qui ont fonctionné de façon stable et fiable, a quasiment compensé la diminution des volumes fournis par la France. La participation aux enchères pour la réserve hydroélectrique et le volume de production de 218 GWh ainsi reporté à l’année en cours ont réduit le résultat au profit de l’exercice 2023. Au total, le domaine opérationnel a clôturé l’exercice sur un résultat opérationnel ajusté de 3 millions de CHF, légèrement en dessous de celui de l’exercice précédent (7 millions de CHF).
Le domaine opérationnel International a réalisé un très bon résultat opérationnel ajusté de 134 millions de CHF (-17 millions de CHF l’exercice précédent). La grande fiabilité de nos centrales à gaz flexibles en Italie, en Espagne et en Hongrie a constitué à cet égard un facteur essentiel. En combinaison avec des prix élevés, elles ont contribué à l’excellent résultat, au même titre que notre approche proactive dans le domaine des activités clients. La disponibilité élevée de nos centrales (énergies renouvelables et gaz à cycle combiné) a grandement contribué à la stabilité du système et à la sécurité d’approvisionnement des pays concernés.
Le domaine opérationnel Trading a commercialisé le parc de centrales particulièrement complémentaires d’Alpiq de façon optimale, en a fait un usage efficient et a joué un rôle déterminant dans la gestion des liquidités pendant cette année très tendue. Il a pu accroître sa contribution au résultat opérationnel ajusté de 49 millions de CHF, la portant ainsi à 387 millions de CHF. La grande volatilité des prix et la disponibilité imprévisible des centrales et des matières premières ont nécessité un engagement exceptionnel des différentes cellules de négoce.
En 2022, Alpiq a systématiquement maximisé sa flexibilité financière tout en réduisant autant que possible et en gérant activement ses besoins de liquidités. Une action rapide, déterminée et coordonnée entre les différents domaines opérationnels a permis à l’entreprise de se stabiliser durablement. L’étroite collaboration entre la direction, le Conseil d’administration et les actionnaires a renforcé la confiance envers le modèle d’affaires d’Alpiq, sa résistance et sa résilience.
Luca Baroni, CFO d’Alpiq
« Les distorsions de prix nous ont mis à rude épreuve. Grâce à l’engagement et à la persévérance de nos collaborateurs, tous domaines et échelons confondus, nous sommes parvenus à maîtriser nous-mêmes cette situation difficile. »
Avec environ 1,5 milliard de CHF au 31 décembre 2022, Alpiq a nettement accru ses liquidités par rapport à l’exercice précédent et est bien positionnée pour faire face aux risques prévisibles. Une part considérable de ces liquidités est issue des activités opérationnelles : le cash-flow opérationnel s’établit à 734 millions de CHF au terme de l’exercice 2022, soit une hausse de plus de 1 milliard de CHF par rapport à l’exercice précédent. La marge financière (ou « head room ») – soit la liquidité opérationnelle plus les lignes de crédit disponibles – se situe à 2 milliards de CHF fin 2022, soit près du double par rapport à fin 2021. Ceci est aussi le résultat d’un financement efficace par le biais des marchés financiers. De plus, Alpiq a pu compter sur le soutien de ses actionnaires, qui ont accordé une nouvelle ligne de crédit garantie, qui n’a jusqu’à présent pas été utilisée.
La hausse soudaine des prix de l’électricité a eu un impact négatif marqué sur l’évaluation des opérations de couverture de la production d’Alpiq. Cet effet temporaire, qui n’a aucune incidence sur l’activité opérationnelle, doit être comptabilisé conformément aux directives comptables IFRS. En 2022, l’effet négatif net sur le résultat IFRS est de 250 millions de CHF à la date de clôture.
La performance du Fonds de désaffectation pour les installations nucléaires et du Fonds de gestion des déchets radioactifs (STENFO) a également un impact négatif considérable. En raison d’une année boursière 2022 médiocre, l’impact sur le résultat net avant impôts (IFRS) est de -276 millions de CHF.
Ces effets négatifs non opérationnels sont toutefois largement compensés par la performance opérationnelle. Au total, l’exercice 2022 s’est clôturé sur un résultat net positif (IFRS) de 111 millions de CHF.
Pour surmonter la crise climatique et énergétique, il faut investir rapidement et durablement dans l’efficacité énergétique et dans des capacités de production et de stockage renouvelables. Rien qu’en Suisse, Alpiq a investi 750 millions de CHF dans la sécurité d’approvisionnement au cours des cinq dernières années, de nombreux projets sont en cours d’autorisation et des demandes de permis de construire seront bientôt déposées notamment pour les projets solaires Gondosolar, Prafleuri et Ovronnaz. Au cours des années à venir, Alpiq souhaite investir, avec ses partenaires, environ 1 milliard de CHF dans la production renouvelable et le stockage en Suisse. Concernant le développement de la force hydraulique, Alpiq fait avancer quatre projets de la « Table ronde ». La priorité pour la sécurité d’approvisionnement est à cet égard le projet Gornerli, un bassin d’accumulation polyvalent d’une capacité de 650 GWh d’électricité hivernale situé au-dessus de Zermatt. D’autres projets photovoltaïques sont de plus en cours : du photovoltaïque alpin ainsi que des installations sur les toitures de bâtiments industriels ou agricoles ou sur des ouvrages d’infrastructure. Lors de l’évaluation et de la mise en œuvre d’installations solaires, la priorité est accordée à des projets dans des régions où l’homme a déjà laissé des traces visibles et où des infrastructures existantes peuvent être utilisées.
Antje Kanngiesser, CEO d’Alpiq
« Le changement climatique et la sécurité d’approvisionnement n’attendent pas. Nous devons toutes et tous agir, en économisant l’énergie, en développant les énergies renouvelables et les capacités de stockage et en soutenant de façon ciblée la recherche et le développement de solutions énergétiques durables. »
Outre ses investissements en Suisse, Alpiq souhaite développer la production d’énergie renouvelable à l’international. L’accent est mis sur les marchés où Alpiq est déjà bien implantée. Il s’agit de projets photovoltaïques, éoliens et hydroélectriques dans différents pays. Après des difficultés au niveau de la livraison des turbines, la construction du parc éolien Tormoseröd en Suède devrait s’achever dans le courant de l’année.
L’environnement de marché reste volatil et incertain. Grâce aux mesures prises, Alpiq a toutefois considérablement accru sa capacité de résistance et prévoit, pour 2023 aussi, une bonne performance opérationnelle. Les fortes fluctuations de valeur et la performance du Fonds de désaffectation pour les installations nucléaires et du Fonds de gestion des déchets radioactifs pourraient toutefois avoir un impact majeur sur le résultat de l’exercice en cours également. Le Conseil d’administration d’Alpiq propose à l’Assemblée générale de ne distribuer aucun dividende au titre de l’exercice 2022.
Rapport de gestion 2022 du Groupe Alpiq
Informations complémentaires sur Alpiq : www.alpiq.com
